Impossible d'ouvrir cette série d'entretiens que Collateral consacre au 34e Salon de la Revue sans donner la parole à l'une des plus belles aventures éditoriales de 2024 : la naissance de la stimulante et riche revue, Les Temps qui restent. Née de la fin des Temps modernes, cette revue se présente comme un collectif engagé qui enquête sur l'héritage de la modernité. Leurs principales actrices et acteurs nous répondent.
Comment est née votre revue ? Existe-t-il un collectif d’écrivains à l’origine de votre désir de revue ou s’agit-il d’un désir bien plus individuel ? S’agissait-il pour vous de souscrire à un imaginaire littéraire selon lequel être écrivain, comme pour Olivier dans Les Faux-Monnayeurs de Gide, consiste d’abord à écrire dans une revue ?
Patrice Maniglier. Le désir qui est à l’origine de notre revue est né … en 1945 ! À l’origine il y a le comité de rédaction de la revue Les Temps Modernes qui, au moment où Antoine Gallimard décide de liquider la revue, en 2018, a le sentiment que cette décision est à contre-temps, que jamais peut-être le projet intellectuel des Temps Modernes n’avait été aussi justifié qu’aujourd’hui. Pourquoi ? Eh bien parce que, comme Sartre et Merleau-Ponty chacun de leur côté l’ont dit, cette revue se proposait de saisir quelque chose d’une situation totale, qui embarque tout le monde, mais en allant chercher chacun et chacune dans son intimité – c’est la fameuse question de l’engagement. Or aujourd’hui on se retrouve de nouveau dans une situation où on ne peut plus ignorer le Tout et la manière dont on y participe, contrairement à ce qu’on avait cru à l’époque disons, pour simplifier, « postmoderne », où Foucault critiquait « l’intellectuel total » de Sartre. Sauf que maintenant ce n’est plus le tout de l’Histoire, que la revue avait en tête en 1945, mais le tout de la Terre, qui désormais vient nous chercher et nous interpelle, ce qui bouscule jusqu’à notre conception même du temps. D’où le projet de la revue, qui consiste en somme à mettre du Latour dans du Sartre – ou l’inverse – et à se demander ce que cela signifie aujourd’hui de vivre dans ce temps marqué par l’héritage de la modernité, qui n'est plus celui de la projection dans l’avenir et de la construction de soi, mais plutôt un temps résiduel, celui que nous avons pour faire revenir nos infrastructures d’existence, matérielles et spirituelles, dans les limites planétaires.
Juliette Simont. Ce que vient de dire Patrice me semble bien montrer, soit dit en passant, que le désir à l’origine de notre revue est tout autant individuel que collectif : c’est justement l’impossibilité de séparer les deux qui est au cœur de notre projet intellectuel. Une des originalités de notre démarche est d’avoir fait imploser la notion de comité de rédaction. Nous n’avons rien de ce genre, mais un Conseil, au fonctionnement horizontal, et composé de plusieurs dizaines de personnes, venues de disciplines et de pratiques très différentes, dans les humanités et les sciences sociales, certes, mais aussi des géochimistes, des avocates, des poètes. Beaucoup plus d’écrivants, comme disait Barthes, que d’écrivains (même si nous comptons parmi nous des poètes et des praticiens de la littérature). Et pas seulement des écrivants, d’ailleurs, puisque nous accueillons aussi des contributions en images, en sons, en vidéos. Mais il est certain que la question de savoir ce que devient la littérature quand la Modernité revient sur Terre (pour reprendre l’expression de Bruno Latour) est au cœur de nos interrogations. Et la forme revue, en tant que telle, est au cœur de nos imaginaires, justement par sa dimension collective.
Quelle vision de la littérature entendez-vous défendre dans vos différents numéros ? Procédez-vous selon une profession de foi établie en amont du premier numéro ?
Esther Demoulin. On a peut-être oublié que Les Temps Modernes avaient, dès leur création, été pensés comme une revue littéraire. Les écrivains contemporains y publiaient, elle a contribué aussi à faire découvrir la littérature étrangère, notamment américaine. Les Temps qui Restent ont voulu continuer à défendre l’idée que la littérature avait toute sa place dans la réflexion sur l’engagement à l’âge de l’anthropocène. Cette réflexion prend pour le moment trois formes distinctes dans la revue, qui sont évidemment susceptibles d’évoluer (la publication est jeune !). D’abord, des comptes rendus d’ouvrages de théorie et critique littéraires et des entretiens de leurs auteurs. Ainsi le livre de Justine Huppe dédié à la « littérature embarquée » a-t-il suscité aussi bien une recension qu’un entretien. Des chroniques, ensuite, consacrées jusqu’à présent à la poésie (comme celle de Pierre Vinclair ou celle que proposent Bastien Gallet et Laure Gauthier sous le titre de « Poésie commune ») et au théâtre (comme celle de Déborah Bucchi). Enfin, la revue publie des extraits de créations littéraires en cours, comme le projet de Chloé Baudry, intitulé Remembrement(s), qui retrace, à partir d’archives et de témoignages, l’histoire du remembrement agricole dans la commune de Bazoges-en-Pareds, située au sud de la Vendée. On ne peut pas parler de « profession de foi » préalable : le collectif que nous sommes, certes animé d’un désir commun et d’un désir de commun, est aussi mouvant, régi par des logiques où l’amitié et les affinités électives de chacun·e ont une place importante. À bien des égards, la « profession de foi » se dessine donc après coup – en acte, pourrait-on dire.
Pierre Vinclair. Aux mots d’Esther j’ajouterai ceci : Les Temps qui Restent ne « défendent » rien, au sens où ils ne font pas la promotion de tel ou tel groupe, de telle ou telle avant-garde, de telle ou telle esthétique constitués ; ils ne « défendent » rien, au sens où ils ne cherchent pas à faire valoir dans le « champ » tel ou tel critère susceptible de valoriser telle ou telle œuvre ; ils ne « défendent » rien au sens où leurs propositions sur la « littérature » ne sont adossées ni à un savoir, ni à une expertise, ni à un concept, ni à une « vision ». Par ailleurs, ils ne défendent pas une vision de la « littérature », si l’on entend par là ce champ séparé, à prétention autonome, dont parlent des écrivains soucieux de sauver leur peau mortelle dans quelque absolu, ou les sociologues qui en dévoilent les stratégies tout en en critiquant les illusions. On pourrait dire, peut-être, que Les Temps qui Restent naissent dans la prise de conscience que ces manières de faire elles-mêmes (avoir une « vision de la littérature » et la défendre ; croire en « la littérature » comme une valeur absolue, ou critiquer cette croyance tout en décrivant les logiques d’un champ en partie autonome) sont symptomatiques de ce dont il s’agit de se défaire, ou pour le dire autrement : ce sont des idées modernes. Ni les Pintupis, ni les Jivaros, ni la plupart des peuples qui se situent entre l’Est et l’Ouest sous le soleil commun n’ont, semble-t-il, une « littérature » séparée, ballotée d’une avant-garde à l’autre au gré de manifestes exprimant des « visions de ce qu’il faudrait écrire ».
Cela étant posé, de quoi s’agit-il pour nous ? D’abord, nous ne disons pas « plus jamais ça » : nous ne rejetons pas plus la littérature que nous ne lui vouons un culte (nos rapports avec l’absolu sont tranquilles). Puis, plus positivement, tout de même, deux choses : premièrement, nous nous efforçons de repartir à zéro, c’est-à-dire de comprendre (abstraction faite des poétiques romantiques) ce qui peut se jouer dans des compositions verbales écrites, plus particulièrement comment quelque chose peut s’y penser en forme ou sans concept. Penser, dans notre situation, ne pourrait-il pas s’avérer utile ? Mais en quoi ? Deuxièmement, nous examinons donc par tous les côtés possibles – et sans assurance de succès – comment ce genre de pratiques pourrait nous être d’une aide quelconque. Une parabole nous aidera peut-être à mieux présenter ce que nous faisons. Nous sommes un Robinson collectif, se réveillant sur la plage d’une île en feu. Ce Robinson n’a pas grand-chose, mais il y a quelques livres de la bibliothèque du bateau, échoués à ses côtés. Leurs pages pourraient alimenter les flammes. Ou au contraire… Au contraire quoi ? Comment ? Il ne sait pas encore (il est un peu sonné).
Comment décidez-vous de la composition d’un numéro ? Suivez-vous l’actualité littéraire ou s’agit-il au contraire pour vous de défendre une littérature détachée des contingences du marché éditorial ? Pouvez-vous nous présenter un numéro qui vous tient particulièrement à cœur ?
Jeanne Etelain. Notre revue aspire à se faire la chambre d’échos des enjeux contemporains, mais propose de le faire sans ligne a priori. C’est pourquoi notre collectif est si nombreux, chacun de ses membres étant un ou une colporteuse des « restes » de la modernité. Il repose surtout sur la force de proposition et la capacité de faire. Ainsi le mot « voici » vaut infiniment plus que le mot « non ». Les numéros sont construits à partir de ces multiples « voici » dont l’ensemble dessine les contours de notre enquête sur le présent. Évidemment, le risque à terme serait de s’enfermer dans notre bulle informationnelle, reproduisant ainsi le monde auquel nous appartenons et le confondant avec l’ensemble des mondes passés, existants et possibles. C'est pourquoi nous croyons qu'un collectif doit s'engager activement à sortir de sa zone de confort. Il ne peut véritablement se sentir collectif que s'il existe un certain inconfort en son sein, lorsque les désaccords surgissent et qu’il va à la rencontre d'autres voix, d'autres territoires, d'autres mondes qui participent à fabriquer l’habitabilité terrestre. C'est ainsi que nous pouvons en apprendre davantage sur ce que fut, ce qu’est et ce que sera la modernité, à travers un processus continu de comparaison, de variation, de relativisation et de transformation.
Nous n’imposons ni thèmes, ni approches, ni formats. Pour naviguer dans cette « diagonale éditoriale de la liberté », comme nous aimons l’appeler, chaque contribution s’inscrit dans l’une de nos cinq rubriques : interventions, études, propositions, documents, débats. Ces rubriques sont autant de prises de position, d’analyses savantes, d’œuvres singulières, d’enquêtes descriptives et de discussions internes sur des questions touchant au moment présent au sens large, c'est-à-dire à tout ce dont la rencontre force à penser, sous toutes les formes que la pensée peut prendre, et qui donne sa consistance à la texture de notre contemporanéité. Mais là encore d’autres navigations existent afin de déjouer la croyance naïve en des catégories toutes faites, qui seraient en adéquation avec notre présent. Il est ainsi possible de naviguer par numéros, par dossiers, par formats, par mots-clés, et j’en passe. Les personnes qui souhaiteraient nous lire peuvent aussi nous suivre les réseaux sociaux ou s’abonner à la newsletter : autant de moyens de reconstituer a posteriori d’autres unités de sens de nos publications, de les retraverser librement.
Sur le site, les contributions sont organisées par une date de mise en ligne qui détermine leur appartenance à un numéro, et chaque numéro est trimestriel (janvier-mars, avril-juin, juillet-septembre, octobre-décembre). Les numéros suivent ainsi une périodicité classique couvrant les quatre saisons de l’année, mais nous publions également en flux continu. Les temporalités ne cessent de s’enchevêtrer : évidemment celle de l’héritage de la modernité, à travers ses grandes figures allant de l’engagement littéraire à l’agriculture productiviste, en passant par la théorie critique ; mais également celles de la nouveauté (les sorties littéraires, scientifiques, artistiques, etc.), de l’actualité (les JO), de l’urgence (la guerre à Gaza), de l’imminence (les élections anticipées), et même de l’archive à travers des republications. À ces temporalités-là s’ajoutent celles des chroniques qui sont des contributions régulières de la part de membres du Conseil, publiées selon une périodicité variable (certaines trimestrielles, d’autres mensuelles, etc.). Elles constituent des rendez-vous réguliers entre le public de la revue et le collectif, selon notre volonté d’instaurer dans la durée une communauté intellectuelle et sensible.
Nous sommes, en un sens, une toute jeune revue, née en mars 2024, et nous venons tout juste de boucler notre second numéro. Notre premier numéro revêt donc une saveur particulière dans la constitution d’un goût commun. Il comprend 41 contributions, dont 15 chroniques et 10 varia. Il est pour moitié dédiée à un dossier intitulé « Hériter des temps modernes », qui regroupe des textes envoyés par des personnalités, éminentes ou émergentes, en réponse au texte-programme de la revue rédigé par Patrice Maniglier, qui ouvre ce dossier. On y trouve des contributions en histoire (Dipesh Chakrabarty, François Hartog, Zoltán Boldizsár Simon), en philosophie (Étienne Balibar, Bernadette Bensaude-Vincent, Jeanne Etelain, Catherine Malabou, Vladimir Safatle, Martin Savranski), en anthropologie (Eduardo Viveiros de Castro), en sociologie (Peter Wagner), en psychanalyse (Silvia Lippi), en droit (Marine Yzquierdo), en histoire de l’art (Vanessa Morisset) et en géochimie (Jérôme Gaillardet). Au-delà de la diversité des disciplines, notre revue se veut également un relais de différentes approches et orientations théoriques. On observe donc dans ce dossier des lignes de partage qui ne sont pas des lignes de front, des décalages de perspective, formant un paysage que nous espérons coloré et ouvert.
À la création de sa revue Trafic, Serge Daney affirmait que tout revue consiste à faire revenir, à faire revoir ce qu’on n’aurait peut-être pas aperçu sans elle. Que cherchez-vous à faire revenir dans votre revue qui aurait peut-être été mal vu sans elle ?
Patrice Maniglier. Je ne connaissais pas cette phrase, mais elle me plaît ! Je crois que ce que nous essayons de faire voir, c’est une sorte d’effort collectif pour revenir sur Terre, qui est déjà à l’œuvre en effet, dans les arts, dans la littérature, dans la pensée, dans les savoirs, dans les pratiques, mais qui reste un peu invisible précisément parce qu’il est collectif, et donc dispersé. Mettre ensemble des gens qui parlent de la reterrestrialisation de la scène théâtrale, de la philosophie, de la géographie, des industries numériques, du droit, de la climatologie et même des sciences de la Terre (car elles aussi elles ont eu tendance à planer à des milliers de kilomètres au-dessus de la Terre, en pleine orbite satellitaire), c’est donner peut-être à terme le sens d’une direction générale, en tout cas inviter tout le monde à s’y joindre. Et le faire en le confrontant à l’actualité, en voulant se rendre responsable de tout, si j’ose dire, c’est inscrire dans le fil des jours cette exigence qui peut paraître abstraite. À mes yeux en tout cas, c’est ça ce que devrait être Les Temps qui Restent à terme, si ça marche : une boussole pour permettre à chacun et chacune de mieux comprendre sur quelle planète il ou elle se trouve. On sent bien aujourd’hui que nous sommes en train de contribuer à terraformer notre planète, mais on ne sait pas trop en quel sens, ni ce que ça changerait de se comporter un peu autrement, individuellement ou collectivement, voire de défendre telle ou telle politique publique plutôt qu’une autre. On sait en gros : on calcule des empreintes carbone, on sait que la meilleure chose à faire c’est quand même de voter pour des partis de gauche, mais tout cela ne nous dit pas très précisément quelle terre on projette dans l’avenir par-là, contre quelle autre exactement. C’est en ce sens qu’il faut faire revoir quelque chose qui est déjà là.
C’est d’ailleurs un des sens de notre titre. Les « temps qui restent », ça ne désigne seulement le laps de temps qui nous reste pour éviter je ne sais quelle catastrophe finale, qui de toutes manières soit est déjà arrivée soit n’arrivera pas comme cela. Ça ne désigne même pas seulement ce qui reste des temps modernes, qu’il s’agisse de grandes œuvres ou de particules de gaz à effet de serre. Ce sont aussi les autres temps qui restent dans les coffres de l’avenir, ces histoires virtuelles parallèles à la nôtre et que masque notre trajectoire actuelle. Les Temps qui restent ont pour vocation de libérer ces temps alternatifs, ces temps qui restent encore, et qui restent même à imaginer. Ils sont là, ces autres temps. Mais il faut les faire voir, c’est-à-dire revoir, oui, c’est juste : bien vu, Serge Daney !
Est-ce qu’enfin créer et animer une revue aujourd’hui, dans un contexte économique complexe pour la diffusion, n’est-ce pas finalement affirmer un geste politique ? Une manière de résistance ?
Juliette Simont. Indépendamment de son contenu politique – la sensibilité des Temps qui Restent, sans être partisane, est certainement de gauche –, le geste même de créer cette revue, oui, a quelque chose de politique, au sens où il s’agit de revendiquer un espace d’ouverture, de rencontre et de discussion. Dans un univers médiatique et intellectuel de plus en plus segmenté, notamment à cause des réseaux sociaux, qui nous conduisent à ne parler qu’avec ceux qui sont déjà acquis à nos idées, la tâche d’une revue nous semble être de fissurer les blocs idéologiques et de diagonaliser cet espace, autrement dit de construire des alliances d’idées surprenantes et d’organiser un espace de débat sur des problèmes communs. Nous pensons que notre collectif, transgénérationnel, transdisciplinaire et paritaire peut y contribuer. Contre la culture du clash, qui trop souvent prévaut aujourd’hui, nous voudrions, grâce au recul réflexif inhérent à la forme revue, aider à construire des problèmes. Passer au clash au problème, cela veut dire aller du soupçon mutuel de mauvaise volonté à la reconnaissance d’une difficulté partagée en commun, ou du moins de l’invective à l’argument. Il ne s’agit pas de dissoudre les oppositions, mais de les questionner et de les élaborer plutôt que de se les jeter à la figure.
Frédéric Neyrat. Juliette a raison d’insister sur ce passage du clash au problème, ce qui est une manière aussi de parler du temps de cette revue. C’est comme si nous cherchions ensemble, à l’intérieur d’une situation planétaire où l’urgence nous étrangle, à donner le temps à la pensée de la politique. Oui, il y a l’urgence des changements climatiques, des guerres, de la prise de l’IA sur nos esprits, et de l’affaissement de la démocratie. Mais voilà, la réponse-réflexe des affects dominants – la haine, la colère, la peur – ne permet pas de répondre comme il faut politiquement. Je crois qu’aujourd’hui on doit apprendre à sentir autrement, à se sentir autrement, afin que notre refus de l’horreur du monde ne soit pas, d’abord, une résistance, mais une existence, une nouvelle forme d’existence. On sent bien qu’on ne peut pas consentir au monde comme il est, car il va mal. Mais ne pas consentir à l’ordre du monde, ça se travaille, ça se pense dans une pluralité d’existences. Alors, Les Temps qui Restent, ça pourrait être ça : le sentiment partagé que ne pas consentir à ce qui va mal, c’est donner forme à l’existence commune. Je veux dire une vraie existence commune, la communauté de celles et ceux qui apprennent à cohabiter sur Terre.
Juliette Simont. C’est drôle de terminer sur ce mot d’ « existence » – qui après tout est un mot de Beauvoir et Sartre, et qui se trouve à l’origine des Temps Modernes, donc à l’origine de notre revue ! On revient à ce que disait Patrice au début de cet entretien.
Les Temps qui restent est une publication en ligne consultable ici