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L'âge atomique : les artistes à l'épreuve de l'histoire

Photo du rédacteur: Siryne ZoughlamiSiryne Zoughlami

L'Âge atomique (c) Siryne Zoughlami
L'Âge atomique (c) Siryne Zoughlami


Pour ce retour de l'expertise naïve en 2025, Siryne Zoughlami a planté son chevalet au milieu de l'exposition événement du Musée d'Art Moderne de Paris : "L'âge atomique : les artistes à l'épreuve de l'histoire" qui s'est ouverte le 11 octobre dernier et vient de s'achever ce 9 février.

Que dire de cette exposition sinon qu'elle rend plus intelligente, que c'est une exposition militante ? Elle se situe en effet au croisement du scientifique et de l'artistique, retraçant l'histoire de l'atome depuis sa découverte jusqu'à aujourd'hui , et cela en présentant des documents scientifiques, des œuvres d'art mais aussi des documents de propagande (comme les concours de beauté de Miss Atomic Bomb à l'occasion des explosions /essais sur un terrain du Nevada auxquels on peut assister comme à un spectacle depuis les terrasses des hôtels de Las Vegas). L'exposition organise ainsi la confrontation entre des représentations qui confortent les croyances autour du nucléaire (énergie propre, sûre, puissante et moderne) et des représentations qui viennent, quant à elles, figurer les terribles réalités du nucléaire avec, au centre, le tournant absolu des bombardements nucléaires d' Hiroshima et de Nagasaki par les Américains (qu'on songe ici à la célèbre citation de Gunther Anders « le 6 Août 1945 fut le jour zéro » sur laquelle s'ouvre par ailleurs l'exposition). 


Que dire ainsi de cette exposition sinon qu'elle est aussi frappante que stimulante, ce dont la peinture de l'expertise naïve entend rendre compte, dans sa composition même, en mêlant trois éléments ?

Pour commencer, un dessin de Kiyomi Kono réalisé en 1974 et accompagné du texte suivant : « Sur le parterre circulaire à l'entrée de l'hôpital de la Croix Rouge, des cadavres de collégiens de première et deuxième année avaient été empilés comme des rondins de bois. Ils ne portaient aucune trace de blessure ou de brûlure". Sur leur badge était indiqué 'Deuxième Collège d'Hiroshima'. Kiyomi Kono est Hibukusha (terme japonais pour désigner les survivants des bombardements d'H et N), son dessin et son texte font partie des 2225 dessins, terribles, sombres et poétiques réalisés en réponse à un appel à témoignages de la chaîne télé nationale japonaise en 1974. Il avait 14 ans en 1945.

A ce premier élément s'ajoute un deuxième : Autel à un Kamikaze, photomontage de 1959 de Kijuki Kawada qui est un artiste engagé contre le militarisme fasciste du Japon avant 45.

Enfin, des champignons, des champignons, des champignons parce que les champignons c'est bon mais c'est un poison. C'est champêtre et bucolique mais c'est de la pourriture. Il y en a de toutes les couleurs mais c'est bizarrement spongieux. Et comme dirait l'autre : c'est le champignon de la fin du monde. 



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