Sous l’eau, immobile pélerine,
Le regard plonge vers un bric-à-brac d’objets
coulés, les uns à côté des autres,
avec sur eux, le souffle de l’eau.
Une colonne se met en marche : les objets
maintenant les uns après les autres
bruissantes, bruyantes bricoles de la bibliothèque
dont les piliers ne brûlent jamais.
Au fond d’une goutte le monde
n’est pas plus grand ni plus petit
que les mondes du fond de la mer
et le monde qui les contient est lui-même englobé
par la rondeur du pain.
Tous les cercles de la création ,
toutes les sphères,
toutes les circonvolutions rimées
se reflètent dans les anneaux du bouclier d’Achille,
qu’une seule pointe tuera.
L’œil gravé sur l’aile du papillon augmente
son modèle à peine visible, aveugle déjà, peut-être.
Regarde les étoiles du ciel : elles ne sont pas
plus brouillées que le grain de sable
touché par l’eau.
(Aller-retour ou tête-bêche ?)
Extrait de Mon jardin des plantes : poèmes et photographies de Jan Baetens et Marie-Françoise Plissart, Les Impressions Nouvelles, juin 2024, 128 pages, 18 euros